Daïra de Djaafra
Daïra de Djaafra | |
Administration | |
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Pays | Algérie |
Wilaya | Bordj Bou Arreridj |
Chef-lieu | Djaafra |
Nb. communes | 4 |
Géographie | |
Coordonnées | 36° nord, 2° est |
Superficie | 256 km2 |
Localisation | |
Localisation de la daïra dans la Wilaya de Bordj Bou Arreridj | |
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La daïra de Djaafra est une daïra d'Algérie située dans la wilaya de Bordj Bou Arreridj et dont le chef-lieu est la ville éponyme de Djaafra.
La daïra de Djaafra comprend quatre communes : Djaafra,Colla, El Main et Tefreg.
Localisation
[modifier | modifier le code]La daïra de Djaafra est située au Nord de la wilaya de Bordj Bou Arreridj.
Histoire
[modifier | modifier le code]Le territoire de la daïra de Djaafra correspond au territoire de l'ancienne tribu des Beni Yadel[1]. Pendant l'Algérie française, cette tribu, qui comprenait les fractions de Taffreg, Colla, Bounda, Djaafra, El-Main et Djanith, fut rattachée à la commune mixte de Bordj Bou Arreridj créée en 1874 puis à la commune mixte des Bibans créée en 1880[2]. La tribu de Beni-Yadel, désignée par arrêté du 30 avril 1890 pour l'application du sénatus-consulte de 1863, fut divisée en 1890 en 4 douar-commune (Colla, Djaafra, El Main, Tefreg)[3]. Ces douars-communes correspondent aux communes d'aujourd'hui.
« La tribu de Beni-Yadel, désignée par arrêté du 30 avril 1890 pour l'application du sénatus-consulte de 1863, est située à 24 kilomètres au nord-ouest de Bordj-bou-Arréridj et dépend administrativement de la commune mixte des Bibans.
Son territoire très accidenté forme deux vallées principales séparées par une chaîne de montagnes dont le point le plus élevé a une altitude de 1 200 mètres, et qui suit une direction est-ouest. Le pays, coupé de ravins profonds, présente presque partout des difficultés de parcours résultant du manque de voies de communication praticables. Le sol est de qualité inférieure, sauf dans les bas-fonds où se sont déposées les alluvions; aussi les terres propres à la culture des céréales sont-elles rares. Par contre, l'olivier et le figuier, qui constituent la principale ressource des Beni-Yadel, se trouvent en massifs importants sur les pentes; l'abondance des eaux a en outre facilité aux indigènes la création de nombreux vergers et jardins maraîchers. Les produits de la culture sont écoulés sur deux marchés locaux qui se tiennent à El-Maïn et à Tefreg.
La tribu de Beni-Yadel renferme quarante villages ou hameaux composés de maisons en mortier couvertes en tuiles de fabrication locale. Sa population, dans laquelle domine l'élément berbère, est en totalité de 13 717 habitants, possédant un cheptel de 20 400 bêtes et acquittant annuellement 54 600 francs d'impôts en principal et 15,700 francs cle centimes additionnels.
La tradition rapporte que ce groupe ethnique a été constituée vers le Xe siècle par un descendant d'un chef marocain qui s'était établi dans l'Ouennougha ; mais on ne possède aucune donnée précise sur l'origine de cette tribu composée d'éléments divers, qui depuis longtemps ont adopté les coutumes et l'idiome kabyles. Retranchés dans leurs montagnes, les Beni-Yadel ont conservé leur indépendance sous la domination turque. Ils firent leur soumission à la France en 1845; mais, poussés par leur caractère sauvage et leur esprit fanatique, ils participèrent à toutes les insurrections qui ont éclaté en Kabylie et particulièrement à la révolte de 1871. Le séquestre apposé sur leur territoire, après ce dernier acte de rébellion, fut racheté par le paiement d'une soulte en espèces de 253,000 francs.
Le territoire de cette tribu a une superficie de 26,395 hectares; il est limité : au nord, par le douar de Tamokra (Beni-Aïdel) et la tribu de Beni-Ourtilane; à l'est, par la tribu de Beni-Yala et les douars de Tassameurt et d'Ouled Dahman; au sud, par les douars d'Hassnaoua et de Medjana ; à l'ouest, par la tribu de Djebaïlia (Bibans) et le douar de Boni.
La délimitation périmétrique de la tribu a donné lieu, de la part de la Djemaâ de Djebaïlia, à trois réclamations qui ont été tranchées par la commission administrative au vu des renseignements recueillis sur les occupations territoriales de deux collectivités (séance du 12 mai 1892).
La tribu de Beni-Yadel a été divisée en deux sections communales, Colla et El-Maïn, par arrêté gouvernemental du 9 mai 1883; sur les propositions de l'autorité locale, motivées par les difficultés que rencontrent en l'état actuel l'administration et la surveillance du territoire, la commission administrative a cru devoir modifier ce fractionnement en partageant chaque section existante en deux parties : la section d'El-Maïn formerait deux douars sous les noms d'El Maïn et de Djafra; celles de Colla, deux autres douars dénommés Colla et Tefreg. Ces nouvelles unités auront encore une réelle importance tant au point de vue territorial, que sous le rapport du chiffre de la population et du rendement des impôts [...]
Les constatations du commissaire enquêteur ont donné les résultats résumés ci-après :
Douar Colla — comprenant 10 villages ou hameaux avec une population de 2,248 habitants ; superficie : 4,449 hectares. Dans le domaine cle l'Etat ont été classés : 4 groupes de forèts d'une surface de 967 hectares et 88 groupes ordinaires ayant ensemble 132 hectares. Le domaine communal se compose de 27 groupes, y compris les parcours, qui ont une contenance de 184 hectares. Propriété privée : 3,604 hectares. Domaine public : 60 hectares.
Douar Djafra — comprenant 9 villages avec une population de 3,684 habitants; superficie 7,502 hectares. Le domaine de l'État se compose de deux importants groupes de forêts ayant ensemble 1,136 hectares et de 94 groupes ordinaires d'une surface totale de 65 hectares. La superficie du domaine communal, divisé en 37 groupes, est de 188 hectares. Propriété privée : 6,033 hectares. Domaine public : 79 hectares.
Douar d'El-Maïn — comprenant 9 villages avec une population de 1,306 habitants; superficie 6,226 hectares. Dans le domaine de l'État ont été classés un groupe forestier de 20 hectares et 98 groupes ordinaires d'une contenance totale de 101 hectares. Domaine communal : 23 groupes, 214 hectares. Propriété privée : 5,583 hectares. Domaine public : 307 hectares.
Douar de Tefreg — comprenant 12 villages ou hameaux avec une population de 3,479 habitants ; superficie : 7,717 hectares. Le domaine de l'État se compose d'un groupe forestier de 537 hectares et de 194 groupes ordinaires ayant ensemble 309 hectares. Domaine communal : 33 groupes, 380 hectares. Propriété privée : 6,319 hectares. Domaine public : 170 hectares.
Ont été classés on outre dans le domaine de l'État :
1° 1,120 oliviers et 4 figuiers disséminés dans les groupes melks ;
2° des parts indivises de moulins situés, l'un dans le douar El-Maïn, les autres dans celui de Tefreg, propriétés qui n'ont pas été délimitées. La nomenclature de ces biens est insérée au procès-verbal de chacun des douars dans lesquels ils se trouvent. Les forêts domaniales sont grevées au profit des indigènes de droits d'usage consistant dans la glandée, l'approvisionnement en bois d'œuvre et de chauffage, la coupe de diss pour la couverture de gourbis et le, parcours des bêtes aumailles.[...] »
— Bulletin officiel du gouvernement général de l'Algérie, 1896, pp.611-618
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Ne pas confondre cette tribu des Beni Yadel avec la tribu des Beni Aïdel, située plus au nord.
- Répertoire alphabétique des tribus et douars de l'Algérie dressé d'après les documents officiels sous la direction de M. le Myre de Vilers, F. Accardo, 1879, p.42
- Bulletin officiel du gouvernement général de l'Algérie, 1896, pp.611-618